« Le propre de l’individu est de vivre d’abord sa vie quotidienne ; ses soucis et ceux de sa famille l’absorbent. Le nombre des citoyens qui suivent les affaires publiques avec le désir d’y prendre part est limité. Il est heureux qu’il en soit ainsi… La cité, la Nation où chaque jour un grand nombre de citoyens discuteraient de politique seraient proches de la ruine. La démocratie, ce n’est pas l’affectation permanente des passions ni des sentiments populaires des problèmes de l’État. Le simple citoyen qui est un vrai démocrate, se fait, en silence, un jugement sur le Gouvernement de son pays, et lorsqu’il est consulté à des dates régulières, pour l’élection d’un député, par exemple, exprime son accord ou son désaccord. Après quoi, comme il est normal et sain, il retourne à ses préoccupations personnelles (qui ont leur grandeur) ne serait-ce parce qu’elles sont nécessaires, non seulement pour chaque individu, mais pour la société. »
Ces princes qui nous gouvernent. lettre aux dirigeants de la nation. 1957. de Michel Debré