Patriotisme VS Nationalisme

· 1 minutes de lecture

« Le patriotisme, c’est d’abord l’amour des siens, le nationalisme, c’est d’abord la haine des autres. » Romain Gary

Cette citation est connue mais pourtant, elle n’est pas claire quant aux différences qui peuvent exister entre les deux termes. Si le patriote aime les siens, cela veut-il dire qu’il n’aime que les siens ? Si le nationaliste hait les autres, cela veut-il dire qu’il aime les siens ? La distinction entre les deux est donc loin d’être claire.

En fait, je ne pense pas qu’il faille penser ces deux concepts en opposition l’un avec l’autre. Disons plutôt que les deux termes recouvrent des réalités, notamment historiques, différentes. Durant l’Antiquité, comme durant le Moyen-Âge, l’appartenance qui compte est celle qui permet de s’identifier à la terre des pères ; la patria, la terre natale.

Au départ, le concept de nation avait un rapport quant à l’origine commune (nascere). Mais avec les migrations et les déplacements de population, ce n’est plus cette origine commune qui devient prédominante mais le lien social qui se crée entre les membres. On parle alors de nationaux pour désigner un groupe d’étrangers vivant sur un territoire mais partageant des caractéristiques donnés.

« Progressivement, dans l’espace restreint qui existe entre l’appartenance à un espace trop réduit (la patria) pour disposer d’une autorité politique et l’appartenance à un espace trop vaste pour contrôler l’ensemble de ses membres (monde chrétien), une nouvelle appartenance va s’imposer, l’appartenance nationale. » (I. Lacoue-Labarthe)


Clément Delaunay